Notre Intention

La thématique Biodiversity, Food and Circularity a retenu notre attention. Particulièrement sensibles aux nouveaux modes de consommation et au “Programme de développement durable à l’horizon 2030” de l’ONU, nous avons choisi d’orienter notre recherche sur les modalités d’alimentation alternative. La problématique identifiée et autour de laquelle s’est consolidée notre réflexion est la suivante : “comment nourrir une population qui connaît une croissance exponentielle tout en préservant les ressources naturelles offerte par la Terre ?” Utilisateurs réguliers des applications telles que Too Good To Go, Phoenix, ou encore Karma, nous étions déjà, en amont de nos recherches, sensibilisés à la questions du gaspillage et de ses impacts et pensions être en mesure de le prendre à bras le corps. Nous abordions donc, de prime abord, la question du gaspillage alimentaire à travers le prisme du consommateur, à savoir celui auquel nous étions nous-mêmes confrontés au quotidien et auquel des startups et autres entreprises se sont déjà attaquées. En affinant notre problématique et remontant le cycle de vie d’un aliment, nous avons abouti à l’observation suivante : les agriculteurs sont également à l’origine d’une perte importante de nourriture. Pourquoi ? Il nous est apparu que ce gaspillage résultait notamment de la relation souvent conflictuelle et défavorable aux agriculteurs qui se déploie entre ces derniers et la grande distribution. Effectivement, les aliments produits par les agriculteurs ne sont pas systématiquement conformes aux attentes des grands groupes, fondées davantage sur l’esthétique que sur les réelles qualités nutritionnelles des produits. Dès lors, les agriculteurs se voient souvent renvoyer, par les distributeurs, ceux non-conformes à leurs désirs. C’est à ce niveau qu’une disruption nous a donc semblé concevable.

Problème

Une telle problématique concerne la très grande majorité – si ce n’est la totalité – des agriculteurs. En effet, 12% des aliments sont jetés lors des premières phases de la supply chain, avant même d’être vendus. Si une partie d’entre eux est vendue au rabais, voire donnée, à des associations, il n’en reste pas moins vrai que les produits renvoyés aux producteurs sont trop souvent détruits. Se confronter à cette problématique, c’est nourrir une ambition en lien avec les agriculteurs eux-mêmes, se demander de quelle manière nous pouvons leur apporter une alternative viable aux grandes surfaces leur permettant de tirer profit de cette partie rejetée, et en l’état gâchée, de leur production. La problématique à laquelle vous avons cherché à répondre est dès lors la suivante : Comment faire pour utiliser les produits des palettes qui ont été renvoyées à l’agriculteur ? Traiter ce problème, c’est avant tout se confronter à des difficultés en termes de la gestion du temps. En effet, lorsque l’agriculteur voit sa production rejetée, il doit trouver une alternative dans un délai restreint. Il est donc nécessaire de lui proposer une solution systématisée. Par ailleurs, réussir à créer cette alternative durable et décemment rémunératrice pour l’agriculteur semble être un bon moyen d’améliorer les conditions de vie de ce dernier. De plus, c’est un pourcentage substantiel de nourriture qui sera garanti contre le gaspillage.

Concept : SKAYY – is the limit

Très inspiré de l’application Too Good To Go, notre projet SKAYY pourrait être résumé en “Too Good To Go du B2B”. L’idée est d’offrir une alternative de dernière minute aux producteurs alimentaires, à savoir les agriculteurs, en leur permettant de revendre leurs produits (sans avoir à gérer le transport) à des revendeurs alimentaires, lesquels les commercialisent ensuite à destination des particuliers. D’après nos recherches, qui se sont voulues exhaustives, une plateforme similaire en B2B n’existe pas. Comme évoqué ci-dessus, les produits sont pour la plupart donnés ou jetés, ce qui peut être catastrophique pour les revenus d’un agriculteur. Une telle plateforme peut s’avérer efficace si des facilités de transport sont mises à disposition des agriculteurs, en effet, ce projet serait moins intéressant pour les agriculteurs s’ils devaient eux-même gérer le transport des produits dans les villes. Par ailleurs, en termes de prix, nous misons sur le marché en développement du durable et de l’éthique pour encourager les consommateurs finaux à se fournir directement auprès nos revendeurs agréés. Le prix proposé au consommateur doit être sensiblement équivalent, bien qu’un peu inférieur, au prix offert en grande surface de manière à inciter les consommateurs à consommer “éthique”. De ce fait, le prix payé au producteur par les revendeurs doit se rapprocher au maximum du prix payé par les grandes surfaces pour que cette alternative ne représente aucun sacrifice pour l’agriculteur. Ce projet semble implémentable ; cependant, la question du transport peut être un point compliqué dans la mesure où il requiert un investissement important. Il semble toutefois possible de démarrer cette activité sans facilités de transport, du moins, dans un premier temps. Nous avons échangé avec un agriculteur qui a semblé réceptif à notre initiative.

Impact

En ce qui relève des aspects structurels, le projet demande à être connu des agriculteurs, mais également les revendeurs de fruits et de légumes dans les villes, en premier lieu les métropoles et grandes villes en région. L’impact se veut aussi bien quantitatif que qualitatif : quantitatif d’une part, dans la mesure où l’ambition clairement affichée est de supprimer tout gaspillage alimentaire à ce niveau de la chaîne de production ; qualitatif d’autre part, car en termes de revenus, nous comptons sur ces produits “moches” pour générer une nouvelle source de revenus au profit des agriculteurs, notamment parce que les prix seraient indexés, nous l’avons vu, sur une base tarifaire équivalente au système actuel de la grande distribution. Si nous arrivons à convaincre le consommateur final que consommer moche, c’est consommer éthique, il n’y a aucune raison pour que notre projet ne soit pas durable et expansible sur le long terme.

Risques